Spectacle de clown contemporain en rue, chapiteau ou salle tout public / Durée : 30 mn
Être fan c’est vraiment trop choupinou
Dans sa loge, Princesse Querelle, s’échauffe pour « The Great PQ Show »: un hommage en chanson à Léonardo DiCaprio, pour qui elle éprouve un amour profond.
Elle se prépare, dans l’excitation d’une rencontre qu’elle croit prochaine, entourée des cadres du bellâtre, à qui elle confie ses sentiments. Elle s’égare dans ses bras imaginaires et sort inopinément de sa loge. C’est alors, qu’elle se rend compte que le public est déjà là à l’attendre alors que rien n’a encore été installé…
PQ décide de faire face à cette situation gênante : elle installe la scène en racontant au public ses anecdotes croustillantes avec la star prouvant ainsi que leur amour est partagé.
Mais, il n’est pas aisé de dévoiler ses sentiments… plus PQ veut garder le contrôle, plus ses émotions lui échappent… elle est tout à coup submergée par le doute. C’est la crise existentielle, l’explosion. La vie, l’amour, la mort : Quel est le sens de tout cela, à quoi bon ? Et que reste t-il après ça, quand le monstre est sorti ?
Elle se retrouve là, toujours là… Seule, face à la réalité. Sans concession.

Ce spectacle explore l’idolâtrie d’une fan en passant par le prisme du clown, qui est un être crédule et naïf par nature. Plonger dans cette forme d’amour obsessionnel et inconditionnel, permet de mettre à jour et de s’amuser avec les croyances parfois limitantes que nous mettons en place pour faire face aux difficultés de la vie et à nos sentiments.
Le personnage, Princesse Querelle, dite PQ, est une créature féminine complexe tiraillée par son corps et ses multiples émotions. Même son nom hésite entre la noblesse, la guerre et les toilettes… c’est ce qui fait son charme. C’est unE monstre : ses réactions sont hors des normes, elles s’inscrivent dans la démesure du clown. Mais derrière ses excès et ses démonstrations de puissance se cache une grande sensibilité, une faille intime qu’elle dévoile peu à peu. Cette mécanique du dévoilement est symbolisée par la structure en voilage transparent au centre de la scène, la loge de PQ, qui donne au public une position de voyeur. Elle permet de jouer sur le in/off et ainsi de créer des situations comiques.
Clown et musicalité
Pour nous, le clown, c’est un voyage dans la matière vivante, ici et maintenant. C’est un jeu où l’on est en charge d’établir des règles qui nous amusent. C’est le plaisir de transgresser, flirter avec ses limites, s’engouffrer sans se soucier de la chute. C’est une tragédie d’être humain, tout aussi puissant que faillible. C’est un espace de libertés multiples, où chaque créature a le droit d’être dans sa pleine démesure. C’est un joyeux traitement des émotions par l’humour et la bêtise. C’est la jubilation de partager tout ça avec le public.
Nous donnons au clown un objectif qui l’active mais qu’il aura du mal à réaliser en raison des multiples obstacles qu’il va rencontrer. L’objectif est un prétexte pour le jeu. Ce qui nous intéresse, c’est ce que vit le clown dans ses contradictions : quels espaces crée-t-il pour s’en sortir et comment ceux-ci le transforment?
Ce clown est mélomane. PQ joue et interprète des morceaux avec son synthétiseur, looper, micro. Nous considérons la musique comme un moyen d’expression au service du clown, non comme une finalité.
Distribution
Adeline Raynaud – Clown, auteure
Jocelyne Taimiot – Metteuse en scène, auteure